Le Tournoi National M15 Montréal-Est était en cours le lundi soir au Centre récréatif Édouard-Rivet. Un match animé s'est déroulé dans la catégorie M15 BB, mettant aux prises les Oilers des Élites de l'Est face aux Étoiles de l'Est de Pointe-aux-Trembles.
Les Étoiles de l'Est ont remportés la partie par la marque de 4 à 3 dont le but gagnant a été marqué dans un filet désert à la fin de la rencontre.
Il s'agissait de la première rencontre entre les deux équipes depuis le 29 janvier dernier, où les Étoiles de l'Est avaient remporté la victoire 5 à 0. Selon la feuille de match disponible sur le site officiel d’Hockey Montréal, cette partie avait été marquée par un nombre élevé de pénalités : huit du côté des Étoiles et quatre du côté des Oilers.
Climat de terreur
Avant même le début de la rencontre, l'entraîneur des Oilers a interdit l'accès au vestiaire au numéro 58, après l'avoir surpris en train de discuter avec des amis de l'équipe adverse. Le joueur a ensuite été aperçu seul dans le couloir pendant que l'entraîneur donnait son discours d'avant-match à l'équipe.
Tout au long de la rencontre, l'atmosphère est devenue de plus en plus tendue en raison du comportement de l'entraîneur des Oilers. Celui-ci a été vu à plusieurs reprises en train d'argumenter avec insistance avec les arbitres, sous les yeux des joueurs.
L'arbitre en chef a même dû rappeler à l'ordre l'entraîneur des Oilers.
Incident majeur en troisième période
Selon plusieurs témoins affirment avoir vu l'entraîneur des Oilers réprimander publiquement le numéro 58 lors d'un arrêt de jeu, l'exhortant à jouer de manière plus agressive sous peine d'être mis sur le banc. "Fonce sur le joueur, sinon tu ne joues pas", aurait-il déclaré.
Lors de la séquence suivante, à 6 minutes et 22 secondes de la troisième période, le numéro 77 des Oilers, fils de l'entraîneur, a été expulsé du match pour une mise en échec illégale à la tête. Il s'agissait de sa troisième pénalité de la rencontre.
Alors que le joueur des Étoiles était face à la bande, le fils de l'entraîneur des Oilers a effectué une mise en échec par-derrière, un geste extrêmement dangereux, un silence glaçial s'est alors abattu sur l'aréna.
Le joueur des Étoiles victime du coup vicieux est resté allongé sur la glace pendant plusieurs minutes, sa tête ayant heurté la bande et sa jambe s'étant tordue dans sa chute. L'entraîneur des Oilers a été vu protestant auprès de l'arbitre. Cette réaction a suscité l'indignation des spectateurs présents sur place, considérant la gravité apparente de la situation.
Ne réalisant visiblement pas la gravité du geste de son joueur, l’entraîneur des Oilers argumentait auprès des arbitres, pendant ce temps, les joueurs des Étoiles regardaient avec incompréhension leur coéquipier étendu sur la glace, tout en entendant l’entraîneur adverse minimiser la gravité de l'incident.
Heureusement, le joueur des Étoiles, victime de la mise en échec illégale à la tête, a finalement pu se relever. Avec l'aide de deux coéquipiers, il a tenté de regagner le vestiaire, mais la gravité de sa blessure était évidente. Le jeune athlète a dû quitter la glace sur une seule jambe, soutenu par ses camarades, sous le regard consterné des parents présents dans les gradins.
Lors de l'expulsion du numéro 77 des Oilers de l'Élite de l'Est M15 BB, l'entraîneur a désigné le numéro 58 pour purger la pénalité de 5 minutes au banc des punitions, justifiant visiblement ce choix par le fait que ce joueur avait refusé de jouer de manière agressive et de foncer sur l'adversaire, comme il l'avait exigé.
Selon le site officiel d’Hockey Montréal, au moment d’écrire ces lignes, le numéro 77 serait suspendu pour 2 parties pour l'instant.
De nombreux témoins rapportent avoir vu au banc des punitions, le numéro 58 déposer son bâton et, faire le geste des bras signifiant "C’est fini", exprimant clairement son ras-le-bol face à la situation.
Les autorités sportives locales et provinciales devront sans doute trancher sur le transfert d’équipe du numéro 58 des Oilers.
Au retour sur le banc de son équipe, incapable de tolérer davantage le comportement et l'incitation à l'agressivité de ce dernier, le numéro 58 a décidé de quitter la patinoire en troisième période.
Selon tous les témoins interrogés, c'était la première fois qu'ils assistaient au départ volontaire d'un joueur en plein milieu d'une partie, dans un contexte aussi malsain et empreint de violence. Cette situation sans précédent pour les spectacteurs présents a marqué les esprits et souligne la gravité du climat qui régnait lors de ce match.
Ce jeune aurait exprimé son refus de continuer à évoluer dans une équipe où l'entraîneur insulte ses joueurs en les qualifiant de "piece of shit" et où les assistants demeurent passifs, agissant comme si les problèmes provenaient uniquement des joueurs.
Altercation post-match
Selon les autorités présentes sur place, les tensions accumulées tout au long du match ont finalement éclaté à la sortie de l’aréna, transformant une soirée déjà mouvementée en véritable enfer. Une altercation physique impliquant plusieurs parents et les deux entraîneurs a marqué la fin de cet affrontement de hockey mineur.
Simultanément, tout a commencé à la sortie des gradins, où deux jeunes filles se sont confrontées verbalement.
La situation a rapidement dégénéré lorsque le père de l’une d’elles aurait intervenu envers l’adolescente partisante de l’équipe adverse, déclenchant une réaction en chaîne parmi les adultes présents.
Une femme impliquée portant un manteau des Étoiles de l’Est, qui tentait de calmer les esprits en sortant dehors, a été attaquée par derrière. Elle a été agrippée par les cheveux et tirée vers l’arrière avant que d’autres parents ne s’interposent pour mettre fin à l’agression.
Lorsque la police est arrivée sur les lieux pour intervenir, une première patrouille s’est dirigée vers la sortie des gradins afin de contenir la situation.
Cependant, au même moment, une seconde altercation éclatait dans le couloir des joueurs, impliquant cette fois les deux entraîneurs adverses et un joueur des Étoiles.
Selon des témoins présents, l'entraîneur des Oilers aurait proféré une menace explicite à l'encontre d'un joueur des Étoiles en déclarant :
« Prochain match, lève la tête. Tu vas le payer. »
Des joueurs des deux équipes ont été témoins de cette scène.
Les autorités n’ont pas encore confirmé si des accusations formelles sont ou seront déposées contre l’une ou l’autre des personnes impliquées dans ces multiples incidents.
Intervention policière
Interrogés sur la récurrence de tels incidents, des parents des Oilers ont rapporté que leurs enfants avaient été victimes d’intimidation verbale dans le vestiaire depuis le début de la saison, où l’entraîneur aurait utilisé des termes dégradants comme « piece of shit » et comparé négativement ses joueurs à ceux de catégories inférieures, comme les Pee-Wee.
De plus, ils ont tous mentionnés, d’un ton désespéré, un autre événement lors d'un tournoi à Québec avec les parents impliquant la police et des membres d’un hôtel à Québec.
L'entraîneur avait d'ailleurs été expulsé lors d'une partie durant ce tournoi, accentuant davantage les préoccupations liées au climat toxique entourant cette équipe.
Interrogé sur l'incident, un membre du personnel de l'hôtel a partagé son désarroi :
"Je vais à l'université et je travaille de nuit pour payer mes études. Je n'ai pas besoin de subir l'agressivité et le manque de civisme des parents. Ça a été ma pire expérience de travail" a-t-elle confié,
Visiblement ébranlée par le passage des Oilers à Québec.
Rappel sur la sécurité
Il est essentiel de rappeler que le hockey mineur doit avant tout être un lieu d'apprentissage et de plaisir pour les jeunes athlètes. Les comportements agressifs et violents, qu'ils viennent des entraîneurs, des parents ou des joueurs, n'ont pas leur place dans ce contexte.
Cet incident soulève de sérieuses questions sur le comportement des adultes dans le contexte du sport junior. Hockey Québec a été informé de la situation et devrait lancer une enquête dans les prochains jours.
Les responsables de la ligue locale ont également été contactés pour commenter l'incident, mais n'avaient pas encore répondu au moment de la publication de cet article. Il est important de rappeler que le hockey mineur doit avant tout être un lieu d'apprentissage et de plaisir pour les jeunes athlètes.
Les comportements agressifs et violents, qu'ils viennent des entraîneurs, des parents ou des joueurs, n'ont pas leur place dans ce contexte.
Cette altercation rappelle tristement d'autres incidents récents dans le monde du hockey mineur, comme celui survenu à Hamilton en Ontario en octobre dernier, où un match impliquant des enfants de 7 et 8 ans a dû être interrompu en raison d'une bagarre entre parents.
Un modèle d’élite à revoir ?
Dans les faits, le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) pourrait représenter une option idéale pour accueillir les joueurs d’élite des catégories BB, AA, AAA et AAA Espoir. Ce modèle offrirait plusieurs avantages, notamment un meilleur encadrement scolaire et sportif pour les jeunes athlètes.
En intégrant les joueurs dans un environnement structuré, où les performances académiques et comportementales sont également prises en compte, le RSEQ mettrait l’accent sur le développement global des joueurs. De plus, avec une grande partie des matchs disputés durant la journée, ce système réduirait les tensions souvent observées dans les gradins, où certains parents critiquent arbitres, joueurs ou même d’autres parents.
Les règles strictes du RSEQ permettraient également d’exclure ceux qui ne respectent pas les normes de comportement ou qui ne répondent pas aux exigences académiques, encourageant ainsi un effort supplémentaire chez les jeunes pour maintenir leur place dans l’équipe.
Cette structure pourrait améliorer le calibre de chaque catégorie en éliminant la répartition entre le hockey scolaire et civil, favorisant ainsi une compétition plus homogène et axée sur l’excellence.
Un tel changement viendrait également contrer une problématique souvent dénoncée dans le hockey civil : les frais élevés imposés aux parents. Ces coûts à quatre chiffres pour une saison enrichissent les organisations locales sans inclure de budget d’équipe ni couvrir des éléments essentiels comme les tournois, qui sont entièrement payés par les parents.
En transférant les catégories élites vers le RSEQ, cela garantirait une meilleure transparence financière et éviterait que des équipes soient créées uniquement dans un but lucratif, sans posséder le talent requis pour véritablement représenter un calibre élite.
PARTAGER