Le 25 avril 2024, le gouvernement du Québec a dévoilé un projet ambitieux visant à enrichir le paysage culturel de la province : la création du Musée national de l'histoire du Québec (MNHQ). Cette nouvelle institution, dont l'ouverture est prévue au printemps 2026, s'installera dans le prestigieux Pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec, un lieu chargé d'histoire au cœur de la capitale. Avec un investissement de 92 millions de dollars, ce projet d'envergure deviendra le quatrième musée d'État du Québec.
En ce sens, le premier ministre François Legault, lors d'une allocution au Séminaire de Québec le 25 avril 2024, a annoncé la création du Musée national de l'histoire du Québec (MNHQ).
Sa déclaration a suscité des réactions, notamment de la part des Premières Nations, qui ont exprimé des préoccupations quant à leur représentation dans ce musée.
Voici deux citations exactes de François Legault concernant ce projet qui ont fait réagir :
«Mon souhait, c’est que les Québécois qui viendront visiter ce musée en ressortent en se disant fiers de leur histoire»
«L'idée, c'est de montrer l'histoire de la nation, qui était canadienne-française, qui est maintenant québécoise, qui a commencé avec Champlain»
![]()
Le poids de l'histoire
Depuis la Nouvelle-France jusqu'à nos jours, les Québécois ont constamment navigué entre préservation de leur héritage et adaptation aux réalités contemporaines. Dans le paysage sociopolitique canadien, le Québec se distingue comme un territoire unique, porteur d'une histoire riche et d'une identité culturelle profondément ancrée.
D'entrée de jeu, la journaliste et romancière nigériane Adaobi Tricia Nwaubani révèle que son arrière-grand-père, Nwaubani Ogogo Oriaku, était impliqué dans le commerce d'esclaves. Cependant, elle affirme qu'il serait injuste de juger les actions d'un homme du 19e siècle selon les principes moraux du 21e siècle.
Lors de la Nouvelle-France, le racisme était ouvertement exprimé et souvent institutionnalisé, est-ce la fautes des blancs francophones d'aujourd'hui ?
Les Québécois de souche sont des descendants directs des colons français ayant colonisé l'Amérique à l'ère de la Nouvelle-France se trouvent souvent dans une position délicate lorsqu'ils cherchent à affirmer leur identité culturelle. Chaque tentative d'exprimer leur attachement à leur patrimoine ou de revendiquer un espace culturel distinct est fréquemment accueillie par des rappels des actions de leurs ancêtres envers les peuples autochtones. C'est leur histoire et aucune personne ne peut changer cela, même si des lois étaient votées pour XYZ. Personne ne peut changer l'histoire d'un peuple, en l'occurrence ici celui des Québécois.
Cette dynamique crée un sentiment de culpabilité collective qui est une forme de racisme inversé. Les Québécois se sentent souvent jugés pour des actions commises il y a des siècles, ce qui complique leur quête d'identité et d'affirmation culturelle dans le Québec moderne.
L'histoire ne se change pas
Pour comprendre ce qu'est un Québécois de souche (ayant des racines historiques remontant à la Nouvelle-France (17e-18e siècles)), il peut être instructif de regarder des documents audiovisuels datant du début des années 1900. Ces archives offrent un aperçu authentique de la population québécoise de l'époque.
Aujourd’hui, ces personnes que l'on voit dans ces vidéos représentent les ancêtres directs de nombreux Québécois (surnommé également de Québécois de souche). Leurs descendants forment une part importante de la population actuelle du Québec.
Dans les faits applicables de notre ère la nation québécoise comprend :
- Les membres des 11 nations autochtones présentes sur le territoire québécois.
- Les Métis autochtones dits "Québécois de souche", ayant un descendant
des colons français de la Nouvelle-France.
- Les Québécois dits "Québécois de souche", descendants des colons français de la Nouvelle-France.
- Les Québécois d'adoption : Les immigrants devenu CANADIENS et leurs descendants qui ont adopté la culture francophones québécoise, par exemple, on pourrait parler de Canadiens d'origine française, haïtienne ou italienne.
Les origines historiques du Québécois
L’Acte de Québec de 1774 est donc un jalon historique déterminant et son impact se ressent encore aujourd’hui. Lors des travaux entourant la rédaction de l’Acte, le gouverneur Carleton avait prévenu Londres que le Québec était « une province complètement différente des autres, et ses circonstances particulières ne peuvent être ignorées… ».
Ce constat lucide a amené les autorités britanniques à renoncer à l’approche assimilationniste qui les animait jusque-là. La nouvelle Constitution qui en a résulté peut donc être considérée comme l’un des premiers gestes de reconnaissance de l’existence, en Amérique du Nord, d’une nation distincte et unique, entre autres par sa langue, son identité descendant des colons français et sa culture : la nation québécoise.
Pour faire court, l'Acte de Québec reconnaît certaines particularités culturelles, linguistiques et religieuses des habitants des colons francophones de la province.
Télécharger L'ACTE DE QUÉBEC 1774
Le Canada reconnaît désormais la nation québécoise
Le 27 novembre 2006, la Chambre des communes du Canada a adopté, par 266 voix contre 16, une motion reconnaissant que « les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni ».
Cette reconnaissance purement symbolique a des implications importantes pour l'identité des Québécois. Elle vient renforcer la thèse que les descendants des colons français étaient différents.
Depuis ce temps, la Loi constitutionnelle de 1867 mentionne entre autres que:
Article 90Q.1 : « Les Québécoises et les Québécois forment une nation »
Article 90Q.2 : « Le français est la seule langue officielle du Québec. Il est aussi la langue commune de la nation québécoise. »
Ces articles ont été ajoutés à la Loi constitutionnelle de 1867 par le biais du projet de loi 96, intitulé Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, adopté en 2022. Cette modification a été effectuée en utilisant l'article 45 de la Loi constitutionnellede 1982, qui permet aux provinces de modifier leur propre constitution.
Certains experts considèrent que ces ajouts sont principalement symboliques, tandis que d'autres suggèrent qu'ils pourraient avoir des implications plus larges pour l'interprétation des lois et des droits au Québec. C'est écrit noir sur blanc, personne ne peut le nier, encore moins la Cour suprême du Canada.
Que les experts le nient ou non, la force juridique est présente. La réalité des faits est inscrite dans la constitution, ce qui lui confère une valeur légale indéniable, indépendamment des opinions divergentes sur son interprétation ou sa portée.
Télécharger la Lois Constitutionnelles de 1867 à 1982
Télécharger la Lois Constitutionnelles de 1982
Un combat perpétuel dans le temps qui fini plus
Les Québécois francophones continuent de lutter pour une reconnaissance juridique complète de leur statut en tant que nation distincte au sein du Canada. Cette situation perdure malgré les nombreuses années écoulées depuis les premières revendications.
Le combat des francophones du Québec s'articule autour de la préservation de leur langue et de leur identité culturelle. Ils font face à des défis à plusieurs niveaux :
- Au niveau fédéral, où ils cherchent une reconnaissance plus forte de leur spécificité.
- Au niveau provincial, où certaines politiques linguistiques sont contestées.
- Dans la société, où l'intégration des immigrants et la définition de l'identité québécoise soulèvent des débats.
Le terme "Québécois" revêt une importance particulière dans ce contexte. Bien qu'il soit utilisé de manière inclusive pour désigner tous les résidents du Québec, il porte également une signification historique et juridique spécifique pour les francophones de souche, notamment dans leurs relations avec le reste du Canada.
Cette situation complexe reflète les tensions persistantes entre la préservation d'une identité culturelle distincte et les réalités d'une société moderne et diversifiée.
Le combat des Québécois francophones est un récit historique de résilience et de détermination, un affrontement perpétuel qui semble ne jamais vraiment se terminer.
En conclusion, la création du Musée national de l'histoire du Québec représente un projet ambitieux et significatif pour la province. Avec son inauguration prévue au printemps 2026 dans le cadre historique du Pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec, ce musée promet d'être un ajout majeur au paysage culturel québécois. L'investissement de près de cent millions de dollars témoigne de l'engagement du gouvernement envers la préservation et la promotion de l'histoire québécoise.
PARTAGER